Ordonnances Macron : les PSE risquent de se transformer en ruptures conventionnelles collectives

Une excellente nouvelle pour la direction de Xerox qui fĂȘte dĂ©jĂ  l’Ă©vĂ©nement avec leurs amis:

L’ordonnance Macron du 22 septembre 2017, bien mal nommĂ©e « relative Ă  la prĂ©visibilitĂ© et la sĂ©curisation des relations de travail », ouvre la possibilitĂ© de rompre d’un commun accord simultanĂ©ment le contrat de travail de plusieurs salariĂ©s dans le cadre d’un accord collectif. BaptisĂ©e « rupture conventionnelle collective », ce dispositif permet aux entreprises de se sĂ©parer de salariĂ©s en s’affranchissant de toute justification Ă©conomique ou d’autre nature, sans avoir Ă  respecter le reclassement interne, ni le congĂ© de reclassement ou de contrat de sĂ©curisation professionnelle et garanties protectrices des plans de sauvegarde de l’emploi (par ex. plan social). La vigilance s’impose car l’objectif est clairement d’éviter les licenciements tout en supprimant des emplois (nouvel article L. 1237-19 du code du travail).

Une possibilité de se séparer collectivement de plusieurs salariés sécurisée par accord collectif

« L’acceptation par l’employeur de la candidature du salariĂ© dans le cadre de la rupture conventionnelle collective emporte rupture du contrat de travail d’un commun accord des parties » (nouvel article. L. 1237-19-2 du code du travail).

La seule voie ouverte est la signature d’un accord d’entreprise majoritaire.

Les clauses minimales lĂ©galement obligatoires (nombre maximal de dĂ©parts envisagĂ©s, et de suppressions d’emploi associĂ©es, conditions individuelles d’accĂšs, procĂ©dure de candidatures, critĂšres de dĂ©partage entre les candidats, mesures de reclassement externe) doivent ĂȘtre soigneusement travaillĂ©es afin d’aller au-delĂ  du simple respect de contraintes juridiques. Car il faut comprendre qu’aucun cadre juridique n’offre de quelconque accompagnement de ces dĂ©parts, juste un droit au montant de l’indemnitĂ© de licenciement. Tout est donc Ă  nĂ©gocier.

Un contrĂŽle administratif restreint

La DIRRECTE doit valider cet accord, ce qui lui vaut le surnom de rupture « conventionnelle collective ». Mais le contrĂŽle exercĂ© est limitĂ© Ă  la prĂ©sence des clauses lĂ©gales (ci-dessus Ă©noncĂ©es) et la rĂ©gularitĂ© de l’information du CSE ou du CE. Le silence gardĂ© par l’autoritĂ© administrative pendant le dĂ©lai de 15 jours vaut dĂ©cision d’acceptation de validation.

Les autres acteurs possibles

Concernant les droits du comitĂ© social et Ă©conomique (CSE) et du CE jusqu’à la mise en place du CSE, il rĂ©side dans une simple information en une seule rĂ©union dont les modalitĂ©s sont renvoyĂ©es dans l’accord. Ce droit mĂ©rite d’ĂȘtre dĂ©veloppĂ© afin d’ĂȘtre utile et que le CSE soit en mesure de faire des observations et de formuler des propositions.

Cette nĂ©gociation n’est assortie d’aucun droit Ă  expertise lĂ©gale, comme dans le cadre d’un PSE. Pourtant, des analyses techniques pourront ĂȘtre pertinentes pour soutenir les nĂ©gociations. Au-delĂ  de la vĂ©rification du contenu lĂ©gal, un expert pourra aider les dĂ©lĂ©guĂ©s syndicaux Ă  proposer des amĂ©liorations opĂ©rationnelles et Ă  prĂ©senter des contre-propositions.

Tu as déjà demandé à partir mais tu ne le sais pas encore!

Le DRH de Xerox s’est plu Ă  tester la rupture conventionnelle individuelle pendant des annĂ©es. Il va maintenant avec l’aide de ses amis beatlesmaniaques pouvoir passer Ă  un terrain de jeu beaucoup plus grand. Ils trouveront la CFTC en face d’eux!

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