Joli mois de mai

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  • Publication publiĂ©e :mai 8, 2015
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pascale_coton-2011-bdN’en dĂ©plaise au patronat, la multiplication des jours fĂ©riĂ©s au mois de mai ne pĂšse en rien sur l’activitĂ© Ă©conomique. C’est ce que vient de rĂ©vĂ©ler une Ă©tude de l’Observatoire français des conjonctures Ă©conomiques (OFCE) : la perte de point de PIB constatĂ©e dans certains secteurs, notamment l’industrie (0,4 %), serait compensĂ©e par une augmentation de l’activitĂ© dans les mĂȘmes proportions dans d’autres secteurs, dont le tourisme. On est donc loin des cinq milliards perdus par jour chĂŽmĂ©, chiffre avancĂ© par certaines officines patronales. Les Ă©tudes menĂ©es depuis dix ans Ă  l’occasion de la suppression du caractĂšre fĂ©riĂ© du lundi de PentecĂŽte indiquent, en outre, que l’impact sur l’activitĂ© Ă©conomique, l’emploi et les finances publiques d’une journĂ©e supplĂ©mentaire de travail est quasi nul. NĂ©anmoins, tous les ans, Ă  la mĂȘme pĂ©riode, le Medef rĂ©clame Ă  cor et Ă  cri l’abrogation d’un ou de deux jours fĂ©riĂ©s. Dans Le Figaro du 2 mai, le dirigeant d’une PME propose mĂȘme d’étaler les jours fĂ©riĂ©s sur l’annĂ©e


C’est oublier que chaque jour fĂ©riĂ© a pour objectif de faire mĂ©moire d’un moment marquant de notre histoire nationale ou mondiale : cĂ©lĂ©brer la victoire dĂ©finitive des AlliĂ©s sur la barbarie nazie, intervenue le 8 mai 1945, en septembre n’aurait aucun sens, pas plus que le fait de commĂ©morer en fĂ©vrier la tuerie de Chicago du 1er mai 1886, qui vit des ouvriers tomber sous les balles de la police.

À l’heure oĂč l’on se plaint de ne plus avoir de repĂšres, cette proposition est une aberration, pour ne pas dire plus !

Ce dĂ©bat, comme celui sur le travail du dimanche, n’en demeure pas moins rĂ©vĂ©lateur d’une sociĂ©tĂ© qui place l’économie en son cƓur et Ă©rige les gains financiers comme prioritĂ©, au dĂ©triment de la qualitĂ© de vie, du bien-ĂȘtre et de la convivialitĂ© qui, eux, ne sont pas quantifiables. Ce dĂ©bat en appelle un autre, sur la rĂ©munĂ©ration du travail : depuis l’émergence du capitalisme, le salaire est fonction de la productivitĂ© marginale ; ne serait-il pas souhaitable que le salaire rĂ©munĂšre mieux le service rendu Ă  la collectivitĂ© ? On verrait, ainsi, les Ă©moluments des assistantes maternelles, des intervenants auprĂšs des personnes ĂągĂ©es ou des salariĂ©s du recyclage augmenter et ceux des traders et de certains PDG diminuer.

Pascale Coton, secrétaire générale

Pantin, le 6 mai 2015

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