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Huit ans après la fermeture de leur usine de Clairoix (Oise), les ex-Conti vont pouvoir savourer leur victoire judiciaire. Leur délégué CFTC, Antoine Da Costa, vient d’annoncer au Courrier Picard que Continental se désistait de toutes les procédures de recours encore engagées.
Les anciens salariés de Continental obtiennent des indemnités revues à la hausse
Motif économique non fondé pour les licenciements
L’affaire avait fait grand bruit en 2009, l’annonce de la fermeture ayant provoqué une vive réaction des salariés.
Conséquence : la cour d’appel d’Amiens et le conseil des Prud’hommes de Compiègne devraient acter, d’ici quelques semaines, le paiement par la firme allemande de 30.000 à 200.000 euros d’indemnités à 184 salariés, en réparation de leur licenciement sans justification économique.
Le responsable syndical CFTC salue d’ailleurs une victoire qui conserve leur « dignité » aux salariés. Le 6 juillet 2016, la justice avait déjà consacré, au terme d’une procédure allée jusqu’en cassation, le caractère non fondé de la procédure de licenciement appliquée à 677 anciens salariés.
Deux autres procédures collectives étaient encore en cours, l’une en appel pour 170 salariés, une autre en première instance pour 14 autres.
861 salariés auront obtenu réparation
Ce sont finalement ces derniers qui ont provoqué le revirement de la firme, explique à 20 Minutes Antoine Da Costa : « Au cours d’une suspension d’audience, les avocats de Continental ont accepté d’envisager un accord, sur la base des indemnités confirmées par la cour de Cassation ». La confirmation de l’accord par les Prud’hommes est attendue le 13 février.
Les 170 autres ont reçu, début janvier, une convocation pour l’audience de « désistement » de Continental dans la procédure en appel, prévue le 31 janvier.
Selon Antoine Da Costa, Continental avait déjà tenté une première approche pour un accord « il y a un an », mais sur des bases moins élevées. « Tous les salariés ont refusé, ils ont tenu bon », se félicite encore Antoine Da Costa.
Au total, ce sont donc 861 salariés, sur les 1.120 licenciés à la fermeture du site de Clairoix, qui auront donc obtenu réparation de Continental. « Mais ce ne sera jamais assez », relativise Antoine Da Costa, qui assure qu’il y a eu « 300 divorces et 14 suicides » parmi les salariés, à la suite de cette fermeture.
Un beau gâchis et un bien triste bilan humain…