Historique de la CFTC

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  • Publication publiĂ©e :janvier 5, 2014
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L’histoire de la CFTC depuis 1887

1887 Création des premiers syndicats chrétiens à Paris et à Lyon.

La situation des travailleurs au XIXĂšme siĂšcle est catastrophique. Quelques prĂ©curseurs de l’action sociale se manifestent : en 1828, Villeneuve-Bargemon, prĂ©fet du Nord, propose des mesures comme l’association des travailleurs, la constitution de caisses de secours et de retraites ou encore l’inspection du travail. Des prĂȘtres et des laĂŻcs chrĂ©tiens : Lacordaire, Montalembert ou Albert de Mun, font voter des lois amĂ©liorant la condition des travailleurs. Jusqu’en 1864 cependant, toute action commune en vue d’amĂ©liorer le sort des travailleurs est interdite en vertu de la loi Le Chapelier (datant de 1791) et du code NapolĂ©on. Il faut attendre 1884 (Loi Waldeck-Rousseau) pour que les syndicats soient enfin autorisĂ©s.
Le syndicalisme chrĂ©tien naĂźt en 1887 Ă  l’initiative d’employĂ©s parisiens, groupĂ©s autour d’un frĂšre des Ă©coles chrĂ©tiennes, le FrĂšre HiĂ©ron. Face aux syndicats dominĂ©s par l’idĂ©ologie anarchiste de la lutte des classes, les militants chrĂ©tiens cherchent Ă  faire passer leurs idĂ©es en toute indĂ©pendance. Ils fondent le Seci, Syndicat des employĂ©s du commerce et interprofessionnels. De nombreux autres suivront.

1891 PremiÚre grande encyclique sociale « Rerum novarum »

L’encyclique « Rerum Novarum » (« Les choses nouvelles ») sur la condition des ouvriers est publiĂ©e le 15 mai 1891 par le pape LĂ©on XIII. PremiĂšre encyclique sur la doctrine sociale de l’Église catholique, elle reconnaĂźt les droits des ouvriers et la question sociale. Elle se situe dans la ligne de pensĂ©e et d’action des catholiques sociaux qui, tout au long du XIXĂšme siĂšcle ont dĂ©noncĂ© la misĂšre ouvriĂšre et le dĂ©sordre de la sociĂ©tĂ©.

1919 Création de la CFTC autour de Jules Zirnheld et de Gaston Tessier.

En 1919, les syndicats chrĂ©tiens sentent la nĂ©cessitĂ© d’une coordination. Ils dĂ©cident de crĂ©er la CFTC : ConfĂ©dĂ©ration française des travailleurs chrĂ©tiens. Jules Zirnheld en est le premier prĂ©sident, poste qu’il occupera jusqu’en 1940. La CFTC regroupe, Ă  l’origine, 321 syndicats. Si elle se rĂ©fĂšre Ă  l’encyclique Rerum Novarum, elle retient cependant le principe de l’Ă©largissement du recrutement Ă  tous les travailleurs acceptant d’appliquer les idĂ©aux de la morale sociale chrĂ©tienne.
La CFTC poursuit l’Ɠuvre des premiers syndicats, en dĂ©veloppant les bureaux de placement, les services juridiques, les caisses d’entr’aide et les services sociaux. En 1920, elle contribue avec d’autres syndicats chrĂ©tiens europĂ©ens Ă  fonder la ConfĂ©dĂ©ration internationale des syndicats chrĂ©tiens. En France, elle fait reconnaĂźtre sa reprĂ©sentativitĂ©.

1936 Le Plan CFTC

Publication le 15 mai 1936 du « Plan CFTC » qui propose un salaire minimum, les allocations familiales, la réduction de la durée du travail, des logements sociaux, les conventions collectives, etc.
Dans l’entre-deux-guerres, deux tendances s’affirment dans le syndicalisme : le syndicat instrument de la rĂ©volution politique ou bien le syndicat fer de lance pour transformer la sociĂ©tĂ©. La premiĂšre se dĂ©finit parfois comme rĂ©volutionnaire, la seconde est rĂ©formiste. La premiĂšre est celle de la CGT, la seconde, celle de la CFTC. Les deux confĂ©dĂ©rations s’opposent violemment en 1936. Dans une ambiance surchauffĂ©e, la CFTC dĂ©fend l’indĂ©pendance syndicale et la libertĂ© du travail.
En 1937, la CFTC compte 2000 syndicats et 400 000 adhérents.

1940 La clandestinité

Refusant la « Charte du travail » que l’Etat français cherche Ă  imposer aux organisations syndicales, la CFTC s’autodissoud et entre dans la clandestinitĂ©. Ses dirigeants participent Ă  la rĂ©sistance. DĂšs mai 1943, elle participe au Conseil national de la RĂ©sistance et Ă  la rĂ©daction de son programme qui servira de base Ă  l’Etat social qui se met en place dans les annĂ©es qui suivent la LibĂ©ration. Elle participe ainsi Ă  la gĂ©nĂ©ralisation des assurances sociales, des retraites complĂ©mentaires, Ă  la crĂ©ation, plus tard, de l’Unedic

En 1947, le taux de syndicalisation en France atteint 60 %. L’effectif de la CFTC est alors de 800 000 syndiquĂ©s.

1964 La scission de la CFTC

Une majoritĂ© de la CFTC menĂ©e par le groupe « Reconstruction » donne naissance Ă  la CFDT. Une rĂ©action s’organise chez les tenants de la rĂ©fĂ©rence chrĂ©tienne, en particulier par la crĂ©ation des « équipes syndicalistes chrĂ©tiennes » et de leur journal « RĂ©novation ». Mais ils ne parviennent pas Ă  stopper l’Ă©volution qui s’achĂšve, au CongrĂšs de 1964, par un vote Ă  environ 70 % en faveur de l’abandon de la rĂ©fĂ©rence chrĂ©tienne. 300 dĂ©lĂ©guĂ©s quittent alors la salle du congrĂšs et dĂ©cident de maintenir la CFTC. Un bureau provisoire est Ă©lu dont le prĂ©sident est Joseph Sauty, le trĂšs charismatique leader des mineurs CFTC. Le redĂ©marrage est difficile: la « CFTC maintenue » n’a plus ni patrimoine immobilier, ni matĂ©riel. Si les sympathies ne lui manquent pas Ă  l’extĂ©rieur, les encouragements sont maigres. A peu prĂšs personne n’y croit. Elle se heurte de surcroĂźt Ă  la contestation permanente de la CFDT qui va jusqu’Ă  lui intenter un procĂšs pour utilisation abusive du sigle CFTC.

1965 Programme de Vincennes : la CFTC réaffirme son opposition à la politisation syndicale.

Huit mois seulement aprÚs la scission, la CFTC rassemble 18 unions régionales, 82 départementales, 27 fédérations professionnelles et 442 syndicats.
En mai 1968, la CFTC participe activement aux accords de Grenelle (Joseph Sauty obtient la crĂ©ation de la section syndicale dans l’entreprise) et connaĂźt une vague d’adhĂ©sion sans prĂ©cĂ©dent. Entre le congrĂšs de 1967 et celui de 1969, ses effectifs cotisants progressent de 42%. En 1970, le Conseil d’Etat rend un arrĂȘt stipulant que la CFTC « doit ĂȘtre regardĂ©e comme l’une des organisations syndicales les plus reprĂ©sentatives sur le plan national ».

1973 Rapport Jacques Tessier : « L’entreprise au service de l’homme ».

Mise en place de la politique contractuelle qui incite chaque annĂ©e les salariĂ©s et les employeurs Ă  bĂątir un contrat de progrĂšs. Jacques Tessier fait voter l’obligation d’appartenir Ă  un rĂ©gime de retraite complĂ©mentaire avec validation des acquis antĂ©rieurs.

1977 CongrĂšs de Versailles : un nouveau programme Ă  la mesure de la crise Ă©conomique.

Le 38Ăšme congrĂšs confĂ©dĂ©ral en 1975 avait approuvĂ© une modification des statuts selon laquelle la rĂ©fĂ©rence aux principes de la morale sociale chrĂ©tienne ne peut plus ĂȘtre modifiĂ©e que par un vote unanime du congrĂšs. Ainsi le mouvement confirme son enracinement dans un syndicalisme dynamique et efficace. Les situations Ă©voluant, ces principes constants inspirent de nouveaux objectifs. C’est pourquoi le 39Ăšme congrĂšs confĂ©dĂ©ral Ă  Versailles en 1977 a fixĂ© n programme d’action pour les annĂ©es Ă  venir.

1980-90 La CFTC est Ă  l’origine des conventions de conversion et de l’allocation parentale d’Ă©ducation.

En 1980, Jacques Tessier fait voter une loi qui permet aux chĂŽmeurs d’ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme travailleurs (maintien du droit Ă  la retraite). En 1988, la CFTC soutient la crĂ©ation du revenu minimum d’insertion qui ouvre de nouveaux droits aux prestations sociales.

1983 La CFTC recueille 12,4 % de voix aux élections à la Sécurité sociale.

Aux élections de la Sécurité sociale, les candidats de la CFTC recueillent 1 765 000 voix.

AprÚs le départ de la CFDT de la CMT, la CFTC y adhÚre.

1984 La CFTC prend une part active au succĂšs des manifestations en faveur de « l’Ă©cole libre. »

La CFTC s’engage avec succĂšs dans la bataille en faveur de la libertĂ© scolaire, menacĂ©e par le projet de loi Savary.

1991 CongrĂšs de Lille

La CFTC réaffirme son identité. Elle engage la modernisation de son fonctionnement et de son action. Adoptant une nouvelle signature « La vie à défendre » en 1992, la CFTC entend se positionner au-delà des seules relations de travail au nom des valeurs sociales chrétiennes.

Sous l’impulsion d’Alain Deleu, Ă©lu prĂ©sident confĂ©dĂ©ral en 1993, une importante rĂ©forme des fĂ©dĂ©rations voit le jour.

1995 Lors des conflits sociaux, la CFTC obtient la médiation et la reprise du dialogue.

Le Plan JuppĂ© qui, conformĂ©ment Ă  une proposition de la CFTC, crĂ©e l’assurance universelle permettant Ă  tous l’accĂšs aux soins (assurance maladie).

1999 Adoption du « rapport-programme » au 47Úme congrÚs confédéral

Au congrĂšs de Dijon, la CFTC adopte un « rapport-programme » pour « un syndicat efficace, d’Ă©coute, de service et de valeurs ». La CFTC des annĂ©es 2000 peut rĂ©pondre efficacement Ă  ces interrogations et prendre une place plus importante dans le paysage syndical français si elle sait ĂȘtre attentive aux transformations en cours, en Ă©tant fidĂšle aux valeurs qui justifient son existence, et en anticipant les Ă©vĂ©nements.

2013 – La CFTC garde sa reprĂ©sentativitĂ©

 Le 29 mars 2013, la CFTC obtient, aux Ă©lections des comitĂ©s d’entreprise, une audience de 9.3 %. La CFTC reste donc reprĂ©sentative et prendra part aux nĂ©gociations interprofessionnelles et par consĂ©quent, participera au dialogue social national, durant les quatre prochaines annĂ©es.

 

Avec 135 000 adhĂ©rents, la ConfĂ©dĂ©ration française des travailleurs chrĂ©tiens a rĂ©alisĂ© un score de 9 % aux Ă©lections prud’homales de dĂ©cembre 2008.

En 2005, 49Úme congrÚs confédéral sur le thÚme « Espérer, construire, partager », Jacques Voisin est réélu président de la CFTC.

En 2006, la CFTC lance présente son projet du Statut du travailleur, lancé par le « rapport-programme » dÚs 1999 et concrétisé par un groupe de travail depuis 2003.

La CFTC n’a cessĂ© de faire la preuve de sa vitalitĂ©, d’Ă©tendre son implantation et d’accroĂźtre ses effectifs.

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