Publié Par Contrepoints, le 5 décembre 2013 dans Medias
Le journal l’Humanité, qui fut longtemps et sans honte l’organe officiel du Parti Communiste Français est, on le sait, à la fois le journal le plus subventionné par numéro, et aussi l’un des plus endetté et probablement le plus près de la faillite. Heureusement, il ne manque manifestement pas d’appuis dans les plus hautes sphères de l’État puisqu’un amendement vient d’être déposé pour que la dette qu’il a contractée auprès de l’État soit annulée par voie législative. Ce commode effacement de 4 millions d’euros (soit, grosso modo, plus de dix ouvriers payés au SMIC pendant 20 ans) est en effet le but poursuivi par l’amendement n°410 (au Projet de Loi de Finance Réctificative 2013) qui propose de procéder ainsi :
Les créances détenues sur la Société nouvelle du journal L’Humanité au titre du prêt accordé le 28 mars 2002, réaménagé en 2009 et imputé sur le compte de prêts du Trésor n° 903‑05, sont abandonnées à hauteur de 4 086 710,31 euros en capital. Les intérêts contractuels courus et échus sont également abandonnés.
Autrement dit le contribuable qui paie déjà un lourd tribut de ses impôts pour qu’une presse — qui ne trouve pas de lecteurs et qui accumule déficits sur déficits — continue à survivre, va devoir encore une fois en être de sa poche pour effacer l’ardoise laissée par un journal qui atteint péniblement 50.000 exemplaires journaliers, en chute de plus de 7% sur un an (chiffres OJD). L’abandon de cette créance de 4 millions d’euros se pare bien sûr des oripeaux de la nécessaire pluralité de la presse. Les raisons invoquées pour l’abandon d’une telle créance seraient cocasses s’il ne s’agissait pas de l’argent de contribuables alors que la crise touche de plein fouet les familles françaises
Question écrite n° 30961 publiée dans le JO Sénat du 08/02/2001 – page 463
M. René Trégouët rappelle à l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie sa décision d’abandonner une créance de 13 millions de francs due à l’Etat par le journal l’Humanité dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2000 (nº 2000-1353 du 30 décembre 2000). Il s’agissait de deux prêts accordés par le fonds de développement économique et social il y a quelques années, organisme destiné à venir en aide aux entreprises en difficulté. Il n’en reste pas moins que cette décision peu paraître choquante quand on connaît le lien entre ce journal et l’un des partis composant l’actuelle majorité parlementaire soutenant le Gouvernement. Il lui demande, et ce afin d’éteindre les soupçons, de bien vouloir lui rappeler très précisément les fondements juridiques et économiques ayant conduit à une telle décision. Il lui demande également de bien vouloir lui rappeler l’état des créances dues par les autres journaux de la presse quotidienne nationale à l’Etat, et la position de ce dernier à leur égard. Serait-il prêt à abandonner ses créances sur les autres journaux s’ils le lui demandaient et pour les mêmes raisons que celles avancées par le journal l’Humanité ?
NDLR: Comme le Gouvernement l’a indiqué au Parlement, à ce jour, une seule autre entreprise de presse bénéficie d’un prêt FDES, il s’agit de la société éditrice du journal la Marseillaise (journal repris par Bernard TAPIE) qui bénéficie d’un prêt de 1,6 million de francs dont les échéances sont régulièrement honorées.
l’Humanité 25 septembre 2013 :
Le projet de loi de finances pour 2014, présenté ce mercredi, se solde par des cadeaux aux entreprises d’un niveau sans précédent, ainsi que des coupes dans les dépenses publiques jamais osées.
Il y a le côté face et le côté pile….