Le gouvernement a déposé, lundi 21 décembre, un projet de loi sur la gestion des urgences sanitaires. Depuis, il fait beaucoup réagir et suscite la polémique, notamment sur la question de la vaccination.
à peine déposé déjà décrié. Le projet de loi instituant un régime pérenne sur la gestion des urgences sanitaires a été présenté en conseil des ministres lundi 21 décembre par Jean Castex. Jugé « liberticide » il a suscité de nombreuses réactions à droite comme à gauche, notamment sur la possibilité de rendre la vaccination obligatoire pour pouvoir se déplacer.
1. Que contient ce projet de loi ?
Le gouvernement a dû légiférer en urgence, au printemps dernier, surpris par la pandémie de coronavirus. Ce cadre législatif sera caduc le 1er avril 2021. Il est donc nécessaire pour le gouvernement de proposer un nouveau texte de loi pour les mois à venir.
Lâobjectif de ce projet de loi de gestion des urgences sanitaires, prĂ©sentĂ©e lundi 21 dĂ©cembre en conseil des ministres, est dâavoir « un dispositif pĂ©renne dotant les pouvoirs publics des moyens adaptĂ©s pour rĂ©pondre Ă lâensemble des situations sanitaires exceptionnelles » afin de rĂ©pondre au mieux Ă des crises telle que celle du Covid-19.
Deux niveaux dâintervention sont notifiĂ©s dans le texte selon la gravitĂ© de la situation et la nature des mesures Ă prendre pour y faire face : lâĂ©tat de crise sanitaire, dâune part, et lâĂ©tat dâurgence sanitaire, dâautre part. « Ces deux rĂ©gimes pourront rester parfaitement autonomes mais ils pourront Ă©galement sâinscrire dans le prolongement lâun de lâautre, explique le projet de loi, car lâĂ©tat de crise sanitaire pourra ĂȘtre dĂ©clenchĂ© avant comme aprĂšs lâĂ©tat dâurgence sanitaire soit pour juguler une crise naissante qui nâa pas encore lâampleur dâune catastrophe sanitaire, soit pour mettre un terme durable aux effets dâune catastrophe qui nâaura pu ĂȘtre empĂȘchĂ©e. » LâĂ©tat dâurgence sanitaire, lui, reste applicable pendant la catastrophe sanitaire elle-mĂȘme.
2. ConcrĂštement, quâimplique cette loi ?
Lâune des premiĂšres choses Ă retenir est que ce projet de loi prĂ©voit « la crĂ©ation dâun Ă©tat de crise sanitaire ayant vocation Ă fixer un cadre pour lâexercice de plusieurs prĂ©rogatives ».
Cet Ă©tat de crise sanitaire sera prorogĂ© tous les deux mois par dĂ©cret en conseil des ministres aprĂšs consultation du Haut Conseil de la santĂ© publique. Sâil dure au-delĂ de six mois, le gouvernement sâengage Ă transmettre un rapport au Parlement pour justifier de sa mise en place et de sa durĂ©e. La fin de cet Ă©tat de crise sanitaire ne pourra ĂȘtre prononcĂ©e que par dĂ©cret.
Ainsi, durant cette pĂ©riode soumise Ă lâĂ©tat de crise sanitaire, le Premier ministre pourra, par dĂ©cret et sur rapport du ministre de la SantĂ©, prendre certaines mesures afin de « garantir la santĂ© publique ».
Le Premier ministre sera autorisĂ© Ă rĂ©glementer ou interdire la circulation « des personnes et des vĂ©hicules et rĂ©glementer lâaccĂšs aux moyens de transport et les conditions de leur usage ». Il pourra Ă©galement interdire, par dĂ©cret, aux personnes de sortir de leur domicile, « sous rĂ©serve des dĂ©placements strictement indispensables aux besoins familiaux ou de santĂ© ». Le chef du gouvernement pourra ordonner la fermeture des Ă©tablissements recevant du public ou en rĂ©glementer lâaccĂšs Ă condition que « lâaccĂšs des personnes aux biens et services de premiĂšre nĂ©cessitĂ© » soit garanti.
Le placement et le maintien en isolement des personnes affectĂ©es ou contaminĂ©es ou la mise en quarantaine des personnes susceptibles dâĂȘtre affectĂ©es ou contaminĂ©es est aussi inscrit dans le projet de loi.
3. Pourquoi ce projet de loi fait réagir ?
Lâune des mesures qui a mis le feu aux poudres concerne le dĂ©pistage et les vaccins. Dans le projet de loi, il est Ă©crit que « le Premier ministre peut subordonner les dĂ©placements des personnes, leur accĂšs aux moyens de transport ou Ă certains lieux, ainsi que lâexercice de certaines activitĂ©s Ă la prĂ©sentation des rĂ©sultats dâun test de dĂ©pistage Ă©tablissant que la personne nâest pas affectĂ©e ou contaminĂ©e, au suivi dâun traitement prĂ©ventif, y compris Ă lâadministration dâun vaccin, ou dâun traitement curatif. »