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Forfait-Jours: Une convention individuelle de forfait est toujours obligatoire

Soumettre ses salariĂ©s au forfait-jours nĂ©cessite plusieurs formalitĂ©s obligatoires qu’il est impossible d’amĂ©nager ou de simplifier. C’est ce qu’il ressort d’un arrĂȘt de la Cour de cassation, en date du 19 juin dernier.

Dans cette affaire, un salariĂ©, dĂ©lĂ©guĂ© commercial, contestait la validitĂ© du forfait-jours auquel il Ă©tait soumis puisqu’aucune convention individuelle de forfait n’avait Ă©tĂ© conclue entre lui et son employeur.

Afin d’encadrer le forfait-jours et de protĂ©ger le consentement du salariĂ©, le Code du travail prĂ©voit pourtant que sa validitĂ© dĂ©pend d’une part d’un accord collectif l’autorisant (article L. 3126-63), et d’autre part d’une convention individuelle de forfait constatant l’accord Ă©crit du salariĂ© au dispositif (art. L. 3121-55).

Dans l’affaire en cause, l’employeur s’était contentĂ© de remettre au salariĂ©, lors de son embauche et contre signature, un exemplaire de l’accord d’entreprise qui prĂ©voyait le forfait-jours. Cette pratique pouvait elle ĂȘtre admise par la Cour de cassation ?

Si on regarde la jurisprudence antĂ©rieure concernant le forfait-jours, on constat qu’elle est en gĂ©nĂ©ral trĂšs stricte. Concernant la convention individuelle de forfait, la Cour de cassation a par exemple dĂ©jĂ  jugĂ© que le simple renvoi, dans le contrat de travail, Ă  l’accord d’entreprise prĂ©voyant le forfait ne constitue pas l’écrit requis par l’article L. 3121-55 du Code du travail (la convention individuelle de forfait). Dans le mĂȘme ordre d’idĂ©e, la mention du forfait-jours sur le bulletin de paie ne constitue pas non plus un accord du salariĂ© et ne saurait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une convention individuelle valable1, pas plus qu’une note gĂ©nĂ©rale2 adressĂ©e au personnel soumis au forfait, mĂȘme si elle a Ă©tĂ© signĂ©e et donc acceptĂ©e par les salariĂ©s.

On le devine, l’employeur, pour qui la convention de forfait Ă©tait valablement conclue puisque le salariĂ© en avait accusĂ© rĂ©ception en signant lors de son embauche l’accord collectif prĂ©voyant la soumission Ă  un forfait jours n’était donc pas respectueux des dispositions du Code du travail.

La Cour de cassation va en effet logiquement considĂ©rer que cette procĂ©dure « simplifiĂ©e » ne rĂ©pond pas aux exigences du Code du travail et ne suffit pas Ă  caractĂ©riser l’existence d’une convention individuelle de forfait.

Pour la CFTC Cadres, cette dĂ©cision est tout Ă  fait logique et protectrice du consentement du salariĂ© concernant le forfait-jours. Rappelons que gĂ©nĂ©ralement, la convention individuelle de forfait doit, a minima, faire l’objet d’une clause expresse du contrat de travail ou d’une convention spĂ©cifique, annexĂ©e au contrat.

Soc. 19 juin 2019 n° 17-31.523

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