Le vote électronique n’est pas, comme on pourrait le croire, un outil d’expression démocratique qui garantit la sincérité d’un scrutin. En effet, si l’identité de la personne qui vote n’est pas véritablement certifiée comme cela se passe dans un bureau de vote, n’importe qui, ayant obtenu un code, peut se faire passer pour une personne qu’elle n’est pas. L’interdiction de donner son code à quelqu’un n’est pas suffisante pour garantir la sincérité d’un scrutin et de nombreux exemples l’ont démontré.
Par exemple, dans un vote au sein d’une entreprise, que ce soit pour une consultation ou une élection de représentants du personnel, les votes par correspondance peuvent être contrôlés par les moyens décidés se rapportant aux contrôles des procurations. Il n’en est rien en ce qui concerne le vote électronique. Dans ce dernier cas, on peut voter depuis n’importe quel terminal, chez soi, dans l’entreprise ou ailleurs….
Est-ce toujours incontrôlable ?… Eh bien non :
En effet, il suffit de demander au gestionnaire du vote électronique de fournir les IP des terminaux utilisés. Si l’IP d’un terminal d’entreprise utilisé justifie un nombre élevé de vote lors des horaires de travail, il est plus difficile de justifier que ce même terminal a vu passer un grand nombre de votes en dehors des horaires de travail sachant qu’aucun personnel n’est sensé être présent dans l’entreprise ou que ce terminal n’est pas celui affecté par la direction aux opérations de votes…. Le problème de la fraude est encore plus flagrant quand l’IP qui se trouve être une IP privée, a, elle aussi, vu valider un grand nombre de votes. Bien sûr, il sera impossible de déterminer vers qui se sont portés les votes, parti politique, syndicat ou direction d’entreprise, mais cela sera indicatif pour démontrer qu’il y a eu une anomalie suffisante pour remettre en cause l’intégrité du scrutin. Vous ne pourrez d’ailleurs observer que quelles sont les personnes les plus opposées au contrôle sans pouvoir en tirer des faits probants…
Nous ne saurions que recommander aux scrutateurs, membres de la direction et élus du personnel en charge du contrôle des opérations de votes d’exiger de l’opérateur un relevé des IP ayant participé aux votes afin de déceler les seules IP qui auraient validé un grand nombre de votes. Comment une IP privée dont on ne détermine que les localisation et horaire mais sans jamais dévoiler l’identité sauf plainte pénale, pourrait-elle justifier de plusieurs dizaines ou centaines de votes un dimanche matin à 3h… ? Les IP n’indiquant jamais les identités des propriétaires privés, cette vérification permettrait uniquement d’identifier des « écarts incompréhensibles » en matière de sincérité du scrutin. Rappelons qu’il appartient à l’employeur de s’assurer et garantir l’intégrité du scrutin…et qu’il lui reviendrait de refinancer l’organisation de nouvelles élections en cas » d’anomalie constatée » ayant entraîné une annulation du scrutin… CQFD