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Est-ce qu’il y a un scandale impliquant le secrétaire général de l’Elysée ?

Document émanant de « OFF INVESTIGATION » relayé par « BLAST »

MSC et Alexis Kohler (édité par Wikipedia janv 2021)

Les relations entre MSC et Alexis Kohler sont à l’origine d’une affaire politico-financière française déclenchée par les plaintes déposées par l’association Anticor en juin et août 2018 et par la publication par Mediapart en juin 2020 d’une note d’Emmanuel Macron adressée au parquet national financier (PNF) pour disculper Alexis Kohler, au lendemain d’un rapport de police l’accablant en juin 202048,49,50.

Après sa nomination comme secrétaire général de l’Élysée, il annonce qu’il se déportera pour toutes les questions qui pourraient concerner MSC ; Martine Orange indique que « pourtant, selon [ses] informations, il semble que le secrétaire général de l’Élysée, même s’il est resté en coulisses, ait gardé un œil très vigilant sur le dossier »5. Alexis Kohler assure qu’il « ne traite plus du sujet : c’est Anne de Bayser, secrétaire générale adjointe, qui s’en charge »3. Martine Orange relève notamment que la position de MSC sur le dossier STX, défendue à Bercy par Alexis Kohler en mars 2017, est celle du nouveau gouvernement27.

En mai 2018, Martine Orange révèle dans Mediapart son lien de parenté avec Rafaela Aponte, cofondatrice de MSC, et met en cause « un conflit d’intérêts majeur » compte tenu des responsabilités qu’il a exercées jusqu’alors sans que ce lien soit connu ni signalé selon elle5. À l’appui des procès-verbaux du conseil de surveillance du Grand port maritime du Havre (GPMH), Martine Orange et Laurent Mauduit assurent notamment que « lorsqu’il siégeait comme administrateur au conseil de surveillance du port du Havre, Alexis Kohler n’a jamais informé les autres membres du conseil de ses liens familiaux avec MSC » et « ne s’est jamais déporté quand MSC était concerné », contrairement à ce qu’affirme alors le palais de l’Élysée14.

Par le biais de ses avocats Jean-Baptiste Soufron et Patrick Rizzo, Anticor, association de lutte anticorruption, dépose plainte contre Alexis Kohler le 1er juin 2018 pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « corruption passive » pour sa présence passée au conseil d’administration de STX France, dont MSC est le client principal, sans faire état de ses liens familiaux avec l’armateur51,52, ainsi que pour la rencontre de mars 201726. Le Parquet national financier indique avoir ouvert une enquête avant même cette plainte ; le palais de l’Élysée annonce qu’il rejette « des soupçons totalement infondés »53.

Une nouvelle plainte est déposée par Anticor le 8 août 2018, pour « prise illégale d’intérêt » : celle-ci se fonde sur des votes d’Alexis Kohler pour des contrats en faveur d’une filiale française de MSC concernant l’exploitation d’un terminal du Grand port maritime du Havre (GPMH), alors qu’il siégeait en 2010-2012 au conseil de surveillance de cet établissement public (EPIC), en tant que représentant de l’Agence des participations de l’État (APE), aux côtés du maire du Havre, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe51. En mars 2019, Anticor dépose une troisième plainte pour « faux et usage de faux » et « omission substantielle de ses intérêts »54,55. L’enquête pour prise illégale d’intérêts est classée sans suite en août 201956.

Le 4 décembre 2019, l’association Anticor décide de se porter partie civile57.

Le 23 juin 2020, Mediapart révèle qu’Emmanuel Macron avait écrit au PNF à l’été 2019 pour disculper Alexis Kohler, au lendemain d’un rapport de police l’accablant, passant ainsi outre la séparation des pouvoirs. À la suite de cette lettre, un second rapport d’enquête avait été écrit, aboutissant à des conclusions inverses. Un mois plus tard, l’enquête avait été classée sans suite58,59.

Le 23 juin 2020, à la suite de la plainte avec constitution de partie civile de Anticor, des juges d’instruction ouvrent une information judiciaire pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « défaut de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique »60.

En novembre 2021, cette affaire constitue le sujet principal du premier numéro d’Off-investigation.

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