Suite aux annonces du Premier ministre sur la rĂ©forme des retraites, le Conseil confĂ©dĂ©ral a votĂ© la participation de la CFTC Ă une mobilisation le 17 dĂ©cembre. Une mobilisation Ă laquelle participeront Ă©galement la CFDT, lâUNSA et la FAGE (syndicat Ă©tudiant).
La CFTC rappelle son adhĂ©sion au principe dâun rĂ©gime universel par points dĂšs lors que sa construction conduit Ă un systĂšme effectivement plus lisible, plus juste et plus solidaire.
Certaines des mesures annoncées vont dans ce sens. Elles sont par conséquent favorablement accueillies par la CFTC. Parmi elles :
ï Le coup de pouce aux familles, des mesures plus adaptĂ©es aux structures familiales dâaujourdâhui
ï Une retraite minimum Ă 1000 ⏠qui bĂ©nĂ©ficiera notamment aux femmes, majoritairement concernĂ©es par des petites retraites.
ï Une valeur de point garantie et indexĂ©e sur les salaires plus favorable que lâindexation actuelle sur les prix
ï Une concertation annoncĂ©e pour une revalorisation salariale des enseignants pour garantir leur niveau de pension
ï Des dĂ©rogations Ă lâĂąge de dĂ©part maintenues pour les fonctions rĂ©galiennes (policiers, agents de lâadministration pĂ©nitentiaire, sapeurs-pompiers, douaniers, policiers municipaux…)
ï Lâextension du compte professionnel de prĂ©vention (C2P) aux fonctionnaires et agents des rĂ©gimes spĂ©ciaux
ï La prise en compte pour les aides-soignant(e)s et infirmie(Ăš)r(e)s du travail de nuit en assouplissant les rĂšgles pour la reconnaissance de leur pĂ©nibilitĂ©.
Si la CFTC accueille favorablement lâextension du C2P, elle Ă©met cependant des rĂ©serves.
à systÚme de retraite universel, prise en compte universelle de la pénibilité !
La CFTC demande que la réalité de toutes les situations de travail pénibles soit prise en compte et revendique un dispositif complet de reconnaissance de la pénibilité.
Cela suppose :
ï· De mettre fin aux inĂ©galitĂ©s de traitement qui touchent notamment les agents territoriaux pour qui les modalitĂ©s de reconnaissance des maladies professionnelles diffĂšrent.
ï· La prise en compte de TOUTES les pĂ©nibilitĂ©s. La CFTC demande la rĂ©intĂ©gration des quatre facteurs exclus lorsque le C3P est devenu C2P (Manutention de charges lourdes, postures pĂ©nibles, agents chimiques dangereux et vibrations mĂ©caniques). Pour rappel, 85% des
maladies professionnelles ont pour origine lâun de ces facteurs exclus.
ï· La rĂ©vision de certains facteurs et/ou seuils tels que le travail de nuit (une Ă©tude de lâANSES commanditĂ©e par la CFTC Ă©tablit la corrĂ©lation entre travail de nuit et certains cancers)
ï· La mise en oeuvre dâune politique de prĂ©vention digne de ce nom. Parce quâelle rĂ©duirait les rĂ©parations et prolongerait l’Ăąge effectif de dĂ©part en retraite, cette politique aurait lâavantage de contribuer Ă lâĂ©quilibre budgĂ©taire.
Le principal point de blocage de la CFTC : les annonces relatives Ă lâĂąge dâĂ©quilibre ou Ăąge « pivot ».
La CFTC est consciente du problĂšme posĂ© par lâĂ©volution du rapport entre le nombre dâactifs-cotisants et le nombre de retraitĂ©s (1,7 actif pour 1 retraitĂ© aujourdâhui, et 1,2 actif pour 1 retraitĂ© en 2050).
Pour cette raison, la CFTC nâest pas opposĂ©e au principe dâun Ăąge pivot afin dâassurer lâĂ©quilibre budgĂ©taire du systĂšme, condition de sa pĂ©rennitĂ©.
Si lâĂąge pivot peut ĂȘtre conçu comme un outil de pilotage du systĂšme, il ne doit pas pĂ©naliser les personnes bĂ©nĂ©ficiant dâune carriĂšre complĂšte. Les cotisants ayant travaillĂ© 42 ans en 2025 et 43 ans en 2035 devront pouvoir liquider leur retraite Ă 62 ans sans pĂ©nalitĂ©.
Plus que tout, la CFTC demande que cet outil soit réellement à la main des partenaires sociaux dans le cadre de la future gouvernance du systÚme.
Compte tenu des annonces faites, la CFTC estime que cette condition nâest
pas remplie. En effet, fixer dĂšs aujourdâhui un Ăąge-cible (64 ans) et le calendrier pour
lâatteindre (en 2027), augure mal du rĂŽle futur attribuĂ© aux partenaires sociaux. Le souvenir encore proche et douloureux de la feuille de route fixĂ©e par le gouvernement pour la rĂ©forme de lâassurance chĂŽmage fait craindre le pire Ă la CFTC.
La CFTC peut comprendre que le Parlement fixe lâobjectif budgĂ©taire Ă atteindre sur une pĂ©riode. Cependant, les voix et moyens pour y parvenir doivent ĂȘtre laissĂ©s aux partenaires sociaux. Ces derniers doivent pouvoir dĂ©finir au sein de la future caisse paritaire nationale :
ï La dĂ©finition de lâĂąge-cible
ï La trajectoire pour lâatteindre
ï La fixation de bonus/malus, leurs modalitĂ©s dâapplication et dâĂ©ventuelles dĂ©rogations (carriĂšres longues, pĂ©nibilitĂ©sâŠ)
Une piste de rĂ©flexion Ă creuser : appliquer Ă lâĂąge pivot la recette qui a fait ses preuves au sein du rĂ©gime de retraite complĂ©mentaire (AGIRCARRCO) Ă savoir un systĂšme dâabattement provisoire dont les partenaires sociaux dĂ©finiraient les taux.
La CFTC demande donc le retrait de cet Ăąge pivot tel quâannoncĂ©.