L’edito de Cyril Chabanier
La démocratie, ce bien commun précieux
Comme tous les 5 ans depuis l’instauration du quinquennat, notre pays s’apprête à vivre un temps fort de sa tradition républicaine. L’élection présidentielle d’avril, suivie de peu par les élections législatives en juin, n’échappera pas à la règle. Elle occasionnera dans nos repas de famille, dans nos relations de voisinage, comme dans nos lieux de travail, des échanges souvent passionnés où se confronteront des analyses, des opinions, des aspirations, des craintes et autres motifs d’accord … et de désaccord. Viendra alors l’heure du choix pour chacun de nous puis des résultats dont nous savons déjà qu’ils feront des heureux et des déçus. On appelle cela la démocratie. Un bien commun précieux, qui s’use à la longue quand on oublie de s’en servir… même en France ! En cette heure dramatique où une guerre est menée contre le principe même de démocratie, nous n’avons pas le droit d’escamoter les débats qui restent malgré tout essentiels.
La CFTC s’empare donc de cet événement, à sa façon. Je veux d’abord vous dire ce qu’elle se refuse à faire. Avoir et communiquer un avis sur tous les sujets ? Certainement pas ! La CFTC est compétente et légitime pour formuler des constats, des enjeux, des pistes de réflexions voire des propositions sur les sujets qui touchent directement ou indirectement au cœur de sa mission : promouvoir et défendre les droits, les intérêts sociaux, économiques et professionnels des travailleurs et de leurs familles. Fidèle à l’idée qu’elle se fait de la dignité de chaque personne, la CFTC se gardera bien de prendre ses adhérents, ses sympathisants par la main pour leur dire quoi penser et pour qui voter. Si notre mission est politique au sens premier et noble du terme, contribuer à construire une société plus juste et plus fraternelle, nous demeurons apolitiques au sens partisan du terme !
Notre contribution à ce temps fort de notre vie démocratique consiste donc à sélectionner et proposer, au regard de notre cœur de mission, ce que nous considérons être les grands enjeux ou grands domaines d’action que le futur Président ou la future Présidente devra prendre à bras le corps dès le lendemain de son élection. Des grands enjeux sociaux, économiques, écologiques, numériques, démocratiques et internationaux qui appellent des réponses, des choix et des actes ambitieux. Des actes dont la nature impactera nécessairement le monde du travail. Pour chacun de ces grands enjeux, la CFTC dresse ses constats, formule ses analyses et ses propositions.
À l’heure où j’écris ces lignes, on ne sait pas vraiment dire si la campagne a débuté ou pas. On ne peut en revanche que constater et regretter que les enjeux sélectionnés par la CFTC n’épuisent pas, pour l’instant, les temps de parole. En conséquence, il ne nous déplaira pas que les candidats s’inspirent de nos analyses et idées. Elles me semblent de nature à rassembler nos concitoyens qui en ont bien besoin. J’invite d’ailleurs ces derniers et parmi eux nos adhérents et sympathisants à s’emparer de nos analyses et propositions. À en débattre à leur guise, leurs commentaires seront les bienvenus !
Ce sont ces mêmes syndicats qui, politisés, appellent à voter en faveur d’un candidat à la présidentielle, qui demain, vous demanderont de descendre dans la rue pour défendre les acquis des actuels et futurs retraités dont on sait déjà ce qu’il en adviendra puisque les programmes des candidats sont connus.