Devant le ministère du Travail, la CFTC, avec d’autres organisations syndicales, demande au Gouvernement de repenser son projet de réforme de l’Assurance chômage.
Ce 25 juin, la CFTC, la CFDT, l’UNSA, la CFE-CGC et la FAGE se sont rassemblés devant le ministère du Travail pour dénoncer la réforme de l’Assurance chômage une semaine après sa présentation par le Gouvernement. Parmi les militants CFTC, Philippe Louis, président confédéral, et Bernard Sagez, secrétaire général, ont porté la voix de la CFTC auprès des journalistes :
« Si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que nous estimons que ce n’est pas aux demandeurs d’emploi de payer le déficit cumulé de l’Assurance chômage. Un déficit, je tiens à le rappeler, qui est essentiellement dû à la crise de 2008 et aux mesures prises pour en atténuer les effets. Je tiens également à souligner que nous sommes depuis plusieurs années maintenant dans une période de désendettement et non d’endettement de l’Assurance chômage. Ce qui prouve au passage que les partenaires sociaux savent être des gestionnaires conscients et responsables.
La proposition de réforme présentée la semaine dernière par le gouvernement consiste à faire peser sur les plus démunis le retour à l’équilibre, en allongeant la durée de cotisation de 4 à 6 mois sur les 24 derniers mois. Cette mesure aura pour conséquence d’écarter de l’indemnisation ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi, qui n’ont pas d’autre choix que d’accepter des emplois précaires, avec des CDD de courte durée. La logique est la même concernant l’activité réduite ou encore le rechargement des droits : ce sont, là aussi, les plus démunis qui seront concernés. Comment peut-on penser qu’on profite du système quand on touche aux alentours de 300 ou 400 euros par mois.
Or, ce n’est pas aux plus fragiles de subir les effets de la réforme. Nous l’avions déjà dit lorsque le gouvernement souhaitait faire porter par les petits retraités le financement du système ; nous l’avions encore dit lorsqu’il s’est agi de diminuer de 5 euros les APL.
Pour toutes ces raisons, nous demandons au gouvernement de repenser son projet de réforme. Nous admettons, en effet, qu’une réforme du système d’assurance chômage est nécessaire afin d’aider plus efficacement les demandeurs d’emploi à retrouver un emploi. D’autres pistes existent que celles proposées par le gouvernement, lesquelles sont purement comptables. »