Le mot de Pascal Coton

Le constat est accablant

 

 

Dans son dernier ouvrage qui vient de paraître, l’économiste Laurent Davezies démontre chiffres à l’appui, que si, en termes d’emploi, les femmes ont quantitativement moins souffert de la crise de 2007 que les hommes, elles ont davantage été victimes des contrats précaires et du temps partiel subi. Les organisations patronales ont beau mettre en avant leur intérêt pour le sujet, l’égalité entre les femmes et les hommes est un peu comme la ligne d’horizon : plus on semble s’en approcher, plus elle s’éloigne. Les gouvernements qui se succèdent ont beau multiplier les déclarations sur l’égalité professionnelle, rien n’y fait. Certes, des progrès ont été réalisés depuis une quarantaine d’années, mais avec la crise ils semblent marquer le pas. Aussi, le plan présenté par Jean-Marc Ayrault, le 30 novembre, aurait-il dû relancer le processus. Hélas (!) il n’est pas de nature à répondre à toutes nos inquiétudes. Je ne parle pas des mesures contre les violences faites aux femmes, qui vont dans le bon sens, ni de celles en faveur de l’éducation ou de l’égalité dans l’action publique. Je me cantonne aux mesures sur la vie professionnelle. Et là, pas de quoi casser trois pattes à un canard ! Inviter les partenaires sociaux à ouvrir une négociation sur l’égalité professionnelle, encourager l’entreprenariat féminin, promouvoir la place des femmes dans les conseils d’administration… autant de propositions qui parlent peu ou pas aux salariées. Une fois de plus, on semble rester au niveau des grands principes, des déclarations d’intention. Tout cela relève du constat partagé et révèle que la prise de conscience a bien eu lieu. Il est urgent désormais de passer aux actes et prendre une série de sanctions sans lesquelles le droit des femmes n’avancera pas. Ces sanctions doivent concerner l’égalité salariale, l’accès aux postes à responsabilité, la conciliation des temps de vie… Notre action sur le terrain est d’aider les entreprises à concrétiser ces projets avant d’en arriver aux sanctions. Nous avons toutes et tous à y gagner.

PASCALE COTON,

 

SECRÉTAIRE GÉNÉRALE,
PANTIN, LE 30 NOVEMBRE 2012

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